Bernard MOITESSIER : l'écrivain
Bernard
Moitessier est né à Hanoi en 1925. Dans sa jeunesse, il navigue avec
les pêcheurs du golfe de Siam, puis sillonne les mers du sud. Formé par
les marins d’Asie, il acquiert cet amour de la mer qui déterminera
toute sa vie. En 1966, accompagné de sa femme, il double une première
fois le Cap Horn à la voile en reliant sans escale Tahiti à l’Europe à
bord de Joshua. Fasciné par l’énorme houle des hautes latitudes, il
veut retrouver ce souffle de haute mer que l’on n’oublie jamais après
avoir goûté et forme le projet d’un tour du monde en solitaire sans
escale. Il disparaît le 16 juin 1994, laissant un grand vide dans le
monde de la mer. Auteur de nombreux ouvrages dont : Un vagabond des
mers du Sud, La longue route, Tamata et l’Alliance, Le Cap Horn à la
voile
Cela
commence comme un livre de bord à la date du 4 septembre 1952. Bernard
Moitessier est parti de Singapour depuis 85 jours. L'homme et le
bateau ont fusionné en une unique entité au milieu de l'océan Indien,
dans la mousson et son enfer de vents contraires. Car le marin est
littéralement tombé amoureux de cette magnifique jonque du golfe de Siam
"aux formes pleines et robustes, fleurant bon l'huile de bois, avec sa
pièce d'étrave jaillissant de l'avant pour en prolonger gracieusement
la forte tonture, montrant à la fois le ciel et l'horizon..." Et puis Marie-Thérèse,
tel est son nom, ne résistera pas au banc de corail de l'atoll de
Diego Garcia. Le marin se retrouve à terre, déchiré par la perte de son
bateau et sans ressources. Il travaille alors trois ans pour réaliser
son rêve, construire Marie-Thérèse II et repartir vers
l'Afrique puis les Antilles. Trois ans de déconvenues, de rencontres
sublimes et d'amitiés qui lui ont permis de reprendre son vagabondage à
travers les océans.
Bernard
Moitessier (1925-1994) est passionné de navigation depuis sa plus
tendre enfance. Son livre retrace une partie de ses voyages dans un
style à la fois technique et romanesque. Pour ce marin chevronné,
construire et commander le bateau de ses rêves est à la fois un but en
soi et le moyen d'atteindre les grands vents de la liberté. --Stellio Paris--Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
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216 milles à la voile en 126 jours : c'est, à l'époque, à la fois la
plus grande et la plus longue traversée jamais effectuée par un yacht,
sans escale. Ce prodigieux exploit a été réalisé en empruntant la route
du cap Horn, route logique, certes, puisque rapide, mais route
difficile traversant la mer puissante des hautes latitudes, où maints
grands voiliers (600 à 1200 tonnes) de la marine commerciale à voile se
sont perdus corps et biens. Exploit réalisé sans moteur avec un petit
bateau de 13 tonnes par un homme et une femme exceptionnels. Bernard
Moitessier, skipper habile et réfléchi, a réussi à mener " Joshua " du
Pacifique à l'Atlantique par le cap Horn sans avarie. Ecrivain sensible
et intelligent, il sait nous faire participer à cette navigation
exaltante et faire revivre ces six jours de coups de vent où " Josbua ",
à sec de toile, parcourut en fuite 600 milles, vers le " Cap Dur ".
Jamais peut-être un homme, une femme, un bateau ne furent plus unis.
Avant de franchir le cap Horn, le lecteur aura vécu avec les tortues et
les iguanes des Galapagos, il se sera faufilé parmi les atolls des
Tuamotu aux coraux multicolores, il aura visité, bien sûr, Tahiti,
dernière escale avant le grand retour par le " Cap Dur " et une
navigation riche d'expérience sur une mer colossale
Cette première course autour du monde en solitaire, sans escale, devait
rendre Moitessier célèbre : alors qu'il avait pratiquement bouclé son
périple, le navigateur décidait d'abandonner, ou plutôt de poursuivre
sa route vers Tahiti et les eaux bleues du Pacifique. Une remarquable
performance devenait pied de nez à la civilisation, aventure humaine
unique et précieuse. Et ce journal de bord, un livre-culte. Grands
calmes ensoleillés, aurores australes, vagues-pyramides émeraude ou
déferlantes neigeuses jalonnent ce récit, où l'homme peu à peu gagne sa
paix intérieure, construit sa liberté. Moitessier communique avec les
dauphins, les phoques, les albatros, suit les étoiles ou la lune avec
une patience attentive. Et, par la grâce d'une écriture poétique, simple
et naturelle, nous emporte, nous entraîne avec lui dans son sillage,
"blanc et dense de vie le jour, lumineux la nuit comme une longue
chevelure de rêve et d'étoiles".
Tamata et l'Alliance est le récit de l'aventure d'une vie. Sous le
regard attentif des dieux de son Asie natale, Bernard Moitessier nous
emmène d'abord à travers une jeunesse magique passée en Indochine. Dans
son village du Golfe de Siam qui a laissé en lui une empreinte
indélébile, il entend pour la première fois l'appel de la mer. Puis
vient une guerre fratricide entre Français et Viêtnamiens, le
déchirement, le refus du " Travail-Famille-Patrie ", le départ du pays
de ses racines vers l'immense horizon avec sa jonque Marie-Thérèse.
Commence alors une aventure maritime et humaine à multiples facettes,
celle d'un pionnier, jalonnée de luttes continuelles pour conquérir et
préserver ses choix fondamentaux. Passé la quarantaine, ce sera " La
longue route ", stupéfiante navigation de dix mois sans escale en
solitaire, dont il sortira différent pour toujours. Après ce tournant
majeur et durant les vingt-cinq années qui suivront, il s'efforce de
transmettre (en Polynésie, en Amérique et en Europe) ce que la vie lui a
enseigné d'essentiel : participer à l'évolution du monde par la
transformation de nos rêves en actes créateurs.
« Je voudrais maintenant écrire un bouquin technique mais en trois
dimensions, sur la mer, les bateaux et la vie de Robinson. » Tel était
le souhait de Bernard Moitessier une fois achevée l’écriture de Tamata
et l’Alliance en août 1993, en Polynésie. Ce livre, Voile, mers
lointaines, îles et lagons, est un carnet qui regroupe tout le
savoir-faire et toutes les astuces de ce prodigieux marin, la maîtrise
de la mer acquise au contact des autres, au cours de ses longues
traversées et de sa vie dans les îles. Un manuel simple qui montre que
la mer reste la mer malgré l’évolution galopante de la technologie.